Le radioguidage RDS : 4ème partie
Dossier technique réalisé par David Gestalder [Suite]

Introduction :

Dans cette quatrième partie nous allons nous limiter à l'étude du système de radiomessagerie Alphapage-RDS (*) qui est commercialisé par E-Message France. Ce réseau télématique utilise comme média de transmission certains réseaux radio en FM exploitant le RDS. C'est la trame numérique du groupe 7A qui est sollicitée pour diffuser la messagerie vers les abonnés.

(*) Opérator a été abandonné par TDF en 1998, repris par sa maison-mère France Télécom sous le nom ALPHAPAGE-RDS puis vendu à E-Message-France.

La radiomessagerie :

En plus du groupe 7A, les trames suivantes sont également nécessaires :

Fig. 1 : configuration du groupe 4A.
 
Fig. 2 : configuration du groupe 1A.
 

L'identification des émetteurs du réseau radio FM-RDS est nécessaire pour optimiser le fonctionnement des terminaux de réception appelés pagers. Cette identification est conforme à la figure 3. Quand les demandes de transmissions sont très importantes, cette méthode d'identification permet de répartir les appels de messagerie sur un maximum de quatre réseaux hertziens en FM.
 
Fig. 3 : identification du réseau d'émetteurs.
 

La séquence de synchronisation des groupes 4A et 1A est réalisée de la façon suivante (l'exemple de la figure 4 représente un étalement de 1 min avec les deux intervalles possibles).
 
Fig. 4 : configuration des intervalles.
 

Chaque intervalle de 0 à 9 a une durée de 6 s (tolérance : ± 100 ms), cette séquence est cyclique. Le premier intervalle démarre avec un groupe 4A, il est ensuite partagé en six instants temporels par des groupes 1A (un groupe 1A par seconde). Les deux premiers groupes d'un instant (4A/1A ou 1A/1A) sont diffusés avec leur bit B1 = 1. Les quatre groupes 1A qui suivent sont diffusés avec leur bit B1 = 0. A la première seconde d'un intervalle le bit B0 = 0 et à la sixième seconde B0 = 1. Entre ces deux valeurs binaires, le bit B0 indique le numéro de l'intervalle correspondant selon le code BCD8421 (BCD : Binary Coded Decimal) :
 
 0
 0000
 
5
 0101
1
 0001
 
 6
 0110
2
 0010
 
 7
 0111
3
0011
 
 8
 1000
4
0100
 
 9
 1001

Le code BCD représente chaque chiffre d'un nombre décimal quelconque par une séquence binaire de 4 bits. Par exemple 234 s'écrit 001000110100 en BCD et 11101010 en binaire.

La procédure de synchronisation est destinée à réduire la consommation électrique du pager lorsqu'il ne reçoit pas de radiomessages. En effet, l'un des quatre états suivants provoque la mise en veille du récepteur :
- si 10 types de groupes RDS différents du groupe 7A sont reçus.
- si un radiomessage d'un intervalle différent de celui du pager est reçu.
- si un radiomessage appartient aux deux intervalles qui précèdent celui du pager.
- si un radiomessage appartient au troisième intervalle suivant celui du pager.

Le système de réception considère que la synchronisation est perdue lorsque l'un des états suivants se présente :
- si un radiomessage non destiné au pager est diffusé dans son intervalle.
- si le code d'intervalle inséré dans le bit B0 ne correspond pas à celui du pager.

La fréquence qui propose le service Opérator est identifiée par le pager au moyen d'une procédure de détection des mots de contrôle/décalage de A à D. Lorsqu'un mot est trouvé, le suivant est recherché à n x 26 bits avec n compris entre 1 et 6. A ce niveau de recherche, deux conditions sont nécessaires pour que le pager se verrouille :
- la synchronisation bloc/groupe RDS doit être validée en 1 s.
- la désignation du code de groupe et l'identité PI du réseau doivent être validées en 2 s.

Si l'une de ces conditions est absente, le pager continue la recherche de la fréquence. Si la fréquence est correcte lors du niveau de recherche précédent, les trois états suivants doivent être validés en 15 s :
- synchronisation bloc/groupe RDS.
- identité PI du réseau correcte.
- bits B4 à B2 (du groupe 1A) attribués au réseau d'émetteurs correctement désignés.

Si l'une de ces conditions est absente, le pager poursuit la recherche de la fréquence.
 
Etudions à présent, la configuration numérique du groupe 7A qui diffuse les données du service de radiomessagerie Opérator (cf. fig. 5). Le groupe 7B n'est pas exploité en France, cependant il est disponible pour des applications ODA dans certains pays européens.

Le drapeau appel A/B permet d'indiquer l'origine d'un radiomessage, il change d'état logique à chaque nouveau message qu'il soit répété ou non. Le code d'adresse des quatre derniers bits du bloc 2 indique le type de radiomessage diffusé selon le plan suivant (cf. tableau 6. La lettre X représente l'état binaire 1 ou 0 selon les données).

Fig. 5 : configuration du groupe 7A.
Fig. 6 : codes d'adresse de segment d'appel selon le type de message.
 

Voici à présent les diverses configurations de la trame numérique 7A selon le type de messagerie transmise.
 
Fig. 7 : radiorecherche ne contenant pas de messagerie.

Bits G7 à G0 > code de Groupe de pager.
Bits I15 à I0 > code Individuel de pager.
Cette radiorecherche permet aux pagers d'identifier la fréquence diffusant les radiomessages.
 

Figs. 8a et 8b : radiorecherche associée à une messagerie sur 10 chiffres.



Fig. 9 : extension à 18 chiffres de la messagerie sur 10 chiffres.
 

Les éléments numériques des radiomessages sont codés en caractères hexadécimaux (de 0 à A. Les espaces blanches sont codées par le caractère hexadécimal A).
 
Fig. 10 : messagerie alphanumérique jusqu'à 80 caractères (C1 à C80).
 

Le codage sur 4 bits des adresses des caractères est conforme à la figure 6. Chaque ensemble de 24 caractères est précédé du code d'adresse 1001 et suivi du code d'adresse 1110. La fin du radiomessage est repéré soit par le code d'adresse 1111, soit par le nouveau code appel A/B d'un autre radiomessage.

Les radiomessages alphanumériques sont constitués de caractères (lettres et chiffres) codés chacun sur 8 bits soit 1 octet. Un radiomessage peut contenir au plus 80 caractères diffusés par cycles de 24 (nécessite donc 20 groupes 7A soit une acquisition en 1752 ms). Le radiomessage est précédé d'une radiorecherche de 87,6 ms.

L'encodage binaire des caractères est conforme au jeu de caractères G0 utilisé par les fonctions PS et PTY. La fin d'un radiomessage peut être indiquée selon deux méthodes :
- par l'adresse de segment d'appel 1111 lorsqu'aucun autre radiomessage ne suit.
- par un changement d'état du drapeau binaire appel A/B lorsqu'un autre radiomessage suit.
 

Fig. 11 : codes d'adresses de segment d'appel pour la messagerie alphanumérique.

 


Fig. 12a : messagerie internationale sur 15 chiffres.


Fig. 12b : messagerie internationale sur 15 chiffres.

Fig. 12c : messagerie internationale sur 15 chiffres.

Les codes X1 à X3 de la radiorecherche désignent le pays. Ils sont conformes à la Recommandation E212 de l'UIT-T (Union Internationale des Télécommunications).
 

Figs. 13a et 13b : messagerie internationale de fonction.

Les éléments de fonction sont programmés en hexadécimal et diffusés en binaire dans le groupe (mode hexadécimal : 0 à F. Mode binaire sur 4 bits : 0000 à 1111. Mode décimal : 0 à 9).

L'effectif de groupes 7A diffusés en 1 s varie selon la quantité d'appels à acheminer vers les pagers en service. Lorsque les données d'un radiomessage sont réparties sur plusieurs groupes 7A, d'autres types de groupes RDS peuvent être insérés sur la trame numérique. Afin de garantir aux abonnés une qualité de réception optimale, tous les radiomessages sont diffusés deux fois sur le réseau hertzien (prévision des zones mal relayées par les émetteurs et des échos de propagation destructifs).

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